Harmonisation des normes UL-ULC pour les avertisseurs de fumée
Scott Lang Gestionnaire principal de l’ingénierie – Affaires industrielles, Honeywell International
Les normes canadiennes et américaines relatives aux avertisseurs de fumée sont harmonisées depuis la 5e édition de la norme ULC 531. Comme pour les normes relatives aux détecteurs de fumée, il a fallu plus de 20 ans d’efforts de la part des comités techniques américains et canadiens pour franchir cette étape. Comme je l’ai mentionné dans mon dernier article dans le numéro de décembre 2023 de la revue de l’ACAI, l’harmonisation des exigences en ce qui concerne les produits présente des avantages pour toutes les parties prenantes concernées dans la certification et la normalisation des produits, y compris le public. La norme ULC 531 ne prévoit plus de dérogations spécifiques aux pays, autres que celles requises par les codes nationaux de chaque pays.
La 5e édition de la norme CAN/ULC 531 a été publiée en XXX, mais une date d’entrée en vigueur n’a pas encore été fixée par les laboratoires d’essai et de certification (p. ex., UL Solutions, CSA et Intertek/ETL). Les fabricants d’avertisseurs de fumée canadiens ne devront pas se conformer à ces nouvelles exigences tant que les laboratoires d’essai n’auront pas fixé une date de conformité ou que le Code national du bâtiment ne fera pas référence à cette nouvelle édition. Il convient de noter que les États-Unis sont passés aux exigences de cette édition harmonisée depuis le 30 juin 2024. Cet article souligne certains des changements importants apportés par cette dernière édition de la norme.
Le changement le plus important et le plus significatif de la 5e édition de la norme ULC 531 concerne l’harmonisation des essais d’extinction d’incendies. Il est logique que les essais d’extinction d’incendies soient harmonisés en raison des similitudes entre le Canada et les États-Unis en ce qui concerne la construction des bâtiments, l’ameublement et les sources potentielles d’incendie. Essentiellement, la norme s’oriente vers les essais d’extinction d’incendies définis dans les normes UL 217 et 268 depuis 2016. Ces essais visent à simuler plusieurs conditions d’incendie potentielles et à évaluer le comportement des détecteurs dans ces conditions. Les essais d’extinction d’incendies doivent être effectués dans un local d’essai de 6,7 mètres de large sur 11 mètres de long avec une hauteur de 3 mètres. La série d’essais d’extinction d’incendies comprend désormais les types suivants : journaux déchiquetés, crêtes de bois, mousse de polyuréthane enflammée, mousse de polyuréthane en combustion et bois en combustion.
rendre les avertisseurs et les détecteurs de fumée plus réactifs à un plus vaste éventail d’incendies, y compris ceux impliquant des matériaux synthétiques. De nombreuses études indépendantes ont montré que le temps d’évacuation en cas d’incendie avait diminué de façon spectaculaire au cours des décennies. La réduction du temps d’évacuation est attribuable aux matériaux synthétiques utilisés dans la construction des maisons et des bureaux, dans l’ameublement, dans les bâtiments à plan d’étage ouvert, etc.
Les normes ULC 531 et UL 217 ont traditionnellement utilisé des méthodes différentes pour mesurer la sensibilité des détecteurs de fumée. Même si chaque norme exigeait un type de boîte à fumée pour mettre à l’essai la sensibilité à la fumée, il existait des différences en ce qui concerne la source de fumée et le taux d’accumulation autorisé à l’intérieur de la boîte. La 5e édition de la norme ULC 531 normalise la mesure de la sensibilité des détecteurs de fumée dans la boîte à fumée définie dans la norme UL 217. La source de fumée est une mèche de coton (ou un générateur d’aérosol) qui produit des particules d’une taille nominale de 0,3 micron.
En plus des essais d’extinction d’incendies, un essai de fumée nuisible en cuisine a été ajouté, parfois appelé « essai du hamburger ». L’essai de fumée nuisible a été ajouté pour éviter que les avertisseurs de fumée ne soient trop sensibles en fonction de leur réponse requise aux nouveaux incendies. La cuisson est de loin la raison la plus fréquente des alarmes nuisibles et de la désactivation subséquente des appareils. L’essai de fumée nuisible en cuisine consiste à faire griller deux hamburgers sur une cuisinière électrique à 10 pieds des avertisseurs de fumée. Afin d’éviter que les avertisseurs de fumée ne soient rendus totalement insensibles aux incendies réels pendant l’essai de fumée nuisible, un feu de polyuréthane est allumé à la fin de l’essai de fumée nuisible de cuisson et l’avertisseur de fumée doit passer en mode d’alarme en présence de la fumée nuisible de cuisson. Le résultat net de ces changements concerne le fait que les avertisseurs de fumée ont une plage de sensibilité plus étroite qu’auparavant.
Le National Institute of Standards and Technology (NIST) des États-Unis a récemment achevé une étude et publié un rapport (NIST Technical Note TN 2305) sur le rendement des avertisseurs de fumée fabriqués conformément aux exigences les plus récentes. Plus précisément, la recherche a examiné le rendement des nouveaux avertisseurs de fumée par rapport aux anciens avertisseurs de fumée dans divers scénarios de cuisson dans une cuisine fictive. Les essais ont montré que les nouveaux avertisseurs de fumée fonctionnaient aussi bien que les anciens avertisseurs de fumée dans le contexte des essais de fumée nuisible, malgré le fait qu’ils sont beaucoup plus sensibles aux matériaux synthétiques enflammés et en combustion.
Une autre modification majeure de la 5e édition de la norme concerne l’harmonisation des exigences en matière d’audibilité pour les bases résonatrices intégrales. Auparavant, les normes canadiennes et américaines prévoyaient des méthodes différentes pour évaluer la sortie sonore des appareils sonores. La 4e édition de la norme ULC 531 exigeait que l’audibilité soit mise à l’essai dans une salle acoustique dite anéchoïque. La nouvelle édition exige que l’audibilité soit mesurée dans une pièce réverbérante. Bien que les détails de chaque pièce ne soient pas abordés dans cet article, il a été déterminé que les mesures dans une salle réverbérante sont plus faciles à reproduire que dans une salle anéchoïque; c’est donc la raison pour laquelle cette salle sera utilisée comme exigence harmonisée pour l’avenir.
Au-delà du Canada et des États-Unis, les parties prenantes intéressées cherchent désormais à harmoniser les exigences avec le Mexique. Le Mexique commence à adopter des normes et des codes rigoureux de sécurité incendie et de sécurité des personnes, en s’appuyant sur les bases créées par les membres des comités techniques canadiens et américains. Il est fort probable que nous verrons dans un avenir proche des normes tri-nationales pour les produits de protection incendie utilisés en Amérique du Nord.
La réalisation de l’objectif d’une norme harmonisée entre le Canada et les États-Unis en matière d’avertisseurs de fumée a été un accomplissement majeur pour toutes les personnes concernées dans la normalisation de part et d’autre de la frontière. Ce travail a nécessité un effort important de la part des normes UL, des fabricants, des laboratoires d’essai et d’autres parties prenantes. La norme harmonisée produira des dividendes pour le secteur de la protection incendie pendant de nombreuses années. De plus, la sécurité publique est ultimement améliorée lorsque de nouveaux produits de pointe, comme les avertisseurs de fumée, sont installés dans le cadre des nouvelles installations ou de l’amélioration de systèmes d’alarme incendie dans les bâtiments.
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